"La destinée, la mort et moi, comment j'ai conjuré le sort" de S.G. Browne, collection Fiction chez Agullo

Présentation de l'éditeur :

"Règle n° 1 : Ne jamais s’impliquer. 

Incarnant le Sort depuis des millénaires, Sergio est en charge de l'attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer. Il doit en plus subir l'insupportable bonne humeur de Destinée qui, elle, guide les grands hommes vers la consécration d'un Prix Nobel ou d'un Oscar. Et pour finir d'aggraver les choses, il vient de tomber amoureux de sa voisine, une jeune mortelle promise à un avenir glorieux.

Entamer une relation avec elle viole la Règle n° 1 et une bonne dizaine d'autres, ce qui pourrait bien pousser son supérieur hiérarchique Jerry – Dieu tout-puissant – à lui infliger un sort pire que la mort.." 

L'avis du Loup Noir Punk :

Imaginez que dans notre monde moderne les concepts de Sort, Destinée, Amour, Karma et les péchés capitaux, entre autre, se soit incarnés, un peu comme dans American Gods de Neil Gaiman... Quand chacun s'habitue, à force, à sa nouvelle forme et dérivent de ses rôles premiers cela promet un beau bazar cosmique !

Le héros, Sergio ou le Sort, souffre de plus en plus de surmenage entre l'on obligation de rendement et le devoir d'ingérence que son rôle de trieur des 9/10ème de l' Humanité (marginaux ou politiciens ) alors que Destinée s'occupe du restant (prix Nobel ou champions).
Lorsqu'il tombe amoureux d'une humaine le chaos est inexorablement  en marche ! 

Comme dans Les Intermittences de la mort de José Saramago, chez Point Seuil, les bases de la société s'écroulent lorsque la Mort décide de prendre des vacances après être tombée amoureuse d'un jeune humain.
S.G. Browne profite de ce postulat pour décrire de façon satirique l'Amérique des marginaux et des croyances et dégommer, au passage, les certitudes contemporaines.
Ses personnages sont désabusés, alcooliques ou terriblement rongés par l'ennui mais toujours décrits avec un humour décalé.  L' empathique de l'auteur pour ses personnages complètement perdus que ce soit aux niveaux de leurs valeurs qu'au niveau de la définition de leur identité se ressent à chaque instant.

Mais si l'ennui gâche la vie de certains il ne gagne jamais le lecteur tellement les scènettes incongrues et référentielles s'enchainent inexorablement !
 
En conclusion :

Une satire à l’humour noir  dans laquelle les croyances et les modes de vie en prennent pour leurs grades mais toujours avec une grande empathie pour ses personnages identitairement et spirituellement un peu perdus.
Bonus :

Une interview de l'auteur sur le site d' Addict Culture 
Premier chapitre à lire
Il a obtenu le Prix Libr'à nous dans la catégorie Imaginaire en 2016 (voir la page Facebook )
Un petit mot sur l'éditeur :

Agullo est un nouvel éditeur de littératures étrangères qui met particulièrement l'accent sur la qualité de ses traductions (voir la carte sur leur site et la présentation de leurs auteurs et traducteurs en-dessous). Leur activité s'articule autour de deux collections : une de Polar et l'autre de Fiction (voir leurs catalogue ici).

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