"Le Club des punks contre l'apocalypse zombie" de Karim Berrouka chez ActuSF

Présentation de l'éditeur :

"Paris n’est plus que ruines.  Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.  Heureusement, il reste des punks.  Et des bières.  Et des acides.  Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.  Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.  Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie...   
Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !" 

L'avis du Loup noir punk : 

Voici la rencontre incongrue entre un groupe de punk squatteurs,vivant au jour le jour du plus basique, surtout drogues et passion musicale, ni très doués en gestion de la vie quotidienne, seule ou en collectivité, ni en logistique de survie et un mode infesté de zombies.

Si au premier abord on pourrait penser qu'ils vont se faire dévorer tout cru au premier coin de rue chacun parvient à trouver en son fort intérieur des ressources d'instinct de survie et de logique jusque là insoupçonnées.
Karim Berrouka parvient à rendre terriblement attachant chaque caractère de cette bande de bras cassés jusqu'à en faire de vrais héros de Pulp. 
Chaque action, même minime, est rythmée par de véritables punch-lines aussi inventives au niveau du langage que de l'humour complètement décalé par rapport à la situation. 
Il n'est d'ailleurs pas évident pour moi d'en citer une en particulier sans citer les 9/10ème du livre. L'escapade chez France Télévision, et l'interaction avec le zombie très calme devant une émission lobotomisante, est particulièrement succulente...ne surtout pas couper la diffusion !

Voici leur réaction la première fois qu'ils sont confrontés au problème :
"— Je crois qu’on n’est pas encore redescendus du trip de la nuit dernière.
— C’est quand même vachement gore. J’ai pas l’habitude d’halluciner cannibalisme.
— Moi non plus. Et j’ai pas l’impression d’être encore défoncé.
— Moi non plus.
Ce doit donc être réel. Reste à comprendre la raison de ce besoin subit de s’entre-dévorer. Deuspi penche pour l’explosion du réacteur nucléaire de Nogent-sur-Seine. Il a dû péter durant la nuit, et l’air est contaminé. Les radiations, ça nique les neurones en quelques minutes. Et les neurones niqués, ça peut transformer le plus soumis des citoyens en une bête sauvage. Il n’a pas vraiment de certitude sur ce qu’il avance. Mais c’est une possibilité, il croit qu’il y a une chanson des Subhumans là-dessus. Enfin, il faudrait qu’il se repasse la discographie complète parce qu’il est peut-être en train de fabuler.
— Tu te sens radioactif ? lui demande Fonsdé.
— Pas vraiment.
— Et pourquoi on ne serait pas atteint, nous ? T’as envie de me bouffer ?
Deuspi agite la tête négativement. Pas plus qu’il n’a envie d’aller se faire un trip steak tartare avec les autres allumés qui errent la gueule bavant de sang au milieu de la rue.
— C’est peut-être de l’art, continue Fonsdé. Genre une performance. Un truc vraiment extrême, comme de peindre des scènes de déjeuners sur l’herbe avec des tripes de porc pour pinceau et de la bouse de vache comme peinture. Du pur décadent conceptuel.
Mais il n’est pas plus convaincu que ça. Le body art poussé jusqu’à l’autodestruction, c’était plus dans les années soixante-dix. Un peu passé de mode.
— Qu’est-ce qu’on fait ? demande finalement Deuspi.
— Je sais pas. On va s’ouvrir une binouze ou deux au calme ?
— Ça roule."

En conclusion :

Une vraie déclaration d'amour à l' Anarchie, à l'Amour (il y en a aussi !) et de zombies jubilatoire tant au niveau du langage que de l'absurdité des situations qui révèlent l'héroïsme bien caché d'une bande de marginaux décrit avec réalisme mais avec aussi une grande tendresse !

Bonus :

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